Cytotoxicité

Principe

Magnusson et Kligman ont proposé un test de sensibilisation dans le but de détecter les allergènes faibles. Différentes variantes de ce test ont été proposées. Le protocole de Magnusson et Kligman est actuellement celui qui prévaut au niveau européen pour l’évaluation du pouvoir sensibilisant.
Le Cell Proliferation Assay représente une alternative pour la détermination du pouvoir allergisant d’une substance chimique. Le principe de ce test repose sur le fait que des agents sensibilisants induisent une prolifération primaire des lymphocytes. Cette prolifération cellulaire est généralement mesurée par une technique de marquage radioactive ou par des méthodes colorimétriques. Ce test est maintenant suffisamment validé au niveau international et est adopté par la CE (European Chemical Bureau, 2004) et l’OCDE (OECD-TG-431, 2004).

Généralement, les effets immunotoxiques sont classés comme les atteintes à l’immunité humorale, à l’immunité cellulaire et à la réponse non spécifique ayant pour conséquences l’immunodépression, l’immunostimulation, l’hypersensiblité et l’autoimmunité.
L’immunodépression est mise en évidence par une baisse de la résistance aux infections microbiennes, virales et parasitaires. Il est relativement facile d’identifier une immunodépression aiguë par des tests in vitro de fonctionnement des cellules immunocompétentes notamment.
L’immunostimulation se caractérise généralement par l’induction d’une réponse qualitativement anormale. Certains agents chimiques peuvent avoir un potentiel stimulateur et servir d’agents modificateurs des réponses biologiques.

Procédures d’évaluation toxicologique et prévision d’immunotoxicité

L’approche classique consiste tout d’abord à explorer in vitro les effets potentiellement immunotoxiques des agents en test sur les cellules immunocompétentes (monocytes et lymphocytes). La mesure du taux de cellules viables en prolifération ou test de cytotoxicité est une méthode rapide et peu onéreuse pour estimer la capacité d’une drogue à induire une réaction de sensibilisation.
En effet, les cellules immunocompétentes sont des cellules différenciées et stables dont le nombre varie peu en condition quiescente. Si une drogue appliquée sur ces cellules induit une immunostimulation, celles-ci vont entrer en prolifération et leur nombre augmentera considérablement.
Au contraire, in vitro, nous pouvons induire artificiellement une prolifération forcée de ces cellules en présence d’agents mitotiques. Si une drogue appliquée sur ces cellules prolifératives induit une immunodépression, celles-ci vont alors entrer dans un cycle d’apoptose/nécrose et leur nombre diminuera de manière significative.